Des élus américains redoutent une course nucléaire au Moyen-Orient
Des législateurs américains ont mis en garde contre le déclenchement d’une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient, après l’annonce de la signature d’un accord préliminaire entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, pour une coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire civile.
Le ministres américains de l’Énergie, Chris Wright et de l’Intérieur, Doug Burgum, ont effectivement signé, mardi dernier, avec le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, cet accord préliminaire de coopération nucléaire civile, à l’occasion de la visite du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à la Maison-Blanche, sa première depuis plus de sept ans.
Des discussions entre les deux pays sur une coopération dans le domaine nucléaire sont en cours, depuis des années, y compris sous l’administration de l’ancien président Joe Biden. Mais les progrès dans ces négociations ont été entravés par le refus de l’Arabie saoudite des conditions américaines, interdisant l’enrichissement de l’uranium ou le retraitement du combustible usé, deux voies pouvant mener à la fabrication d’une arme nucléaire.
La sénatrice Jeanne Shaheen, principale démocrate au sein de la commission des Affaires étrangères du Sénat, a déclaré que tout accord avec l’Arabie saoudite devait inclure des inspections renforcées, via une procédure connue sous le nom de «Protocole additionnel», qui accroît la capacité de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à vérifier l’usage pacifique de toutes les matières nucléaires.
Elle a ajouté qu’il était essentiel que les États-Unis obligent l’Arabie saoudite à respecter le «standard or» prévu par l’accord 123, afin de garantir que Riyad n’enrichisse pas l’uranium et ne retraite pas le plutonium, comme l’avaient accepté les Émirats arabes unis en 2009, lorsqu’ils ont signé un accord nucléaire civil avec Washington. «Nous ne devons pas alimenter une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient», a-t-elle averti.
L’inquiétude concernant la prolifération nucléaire s’est accrue, après que le prince héritier avait déclaré à la chaîne CBS, en 2018, que «l’Arabie saoudite ne souhaite pas posséder d’arme nucléaire, mais sans aucun doute, si l’Iran en développe une, nous en ferons de même aussitôt».
Le sénateur démocrate Ed Markey a pour sa part déclaré : «Nous ne pouvons pas remettre à l’Arabie saoudite les clés de la technologie nucléaire, tout en ignorant son désir de posséder des armes nucléaires… J’exhorte l’administration Trump à insister sur les garanties d’or essentielles, l’interdiction de l’enrichissement et des inspections exhaustives, avant tout accord».